INTERSOS est une Organisation Humanitaire Non Gouvernementale, à but non lucratif, qui a l’objectif d’assister les victimes de désastres naturels et de conflits armés. INTERSOS base son action sur les valeurs de la solidarité, de la justice, de la dignité humaine, de l’égalité des droits et des opportunités pour tous les peuples, du respect des diversités, de la cohabitation, de l’attention aux groupes sociales les plus vulnérables.
Termes de référence
Intitulé du poste : Chef de Projet - Protection
Code : SR-31-2751
Pays : Tchad
Lieu d’affectation : Bagasola avec des missions fréquentes à Bol et Liwa et des missions sporadiques à Ndjamena
Date de prise de fonction : 30/11/2022
Durée du contrat : 7 mois
Sous la supervision de : Coordinateur Programme
Supervision directe de : 30
Personnes à charge : Non-family duty station
Contexte général du projet
Sur le plan sécuritaire, depuis 2014, la province du Lac reste en proie à l’insécurité causée par les attaques et incursions récurrentes des groupes armés non étatiques (GANE). Au cours des trois dernières années 2019, 2020 et 2021, les attaques armées se sont intensifiées, et depuis la fin de l’année 2020 et durant l’année 2021, les conditions sécuritaires ont continué à se dégrader. Ces différentes attaques ont entraîné des déplacements massifs des populations. Tout au long de l’année, la tendance dans la province est au déplacement vers les lieux sûrs : selon la DTM round 16, le nombre de PDI est passé de 336 124 au mois de septembre/octobre 2020 à 406 573 s en Août/Septembre 2021 soit une hausse de 21 % en 1 an. Cette tendance aux déplacements est due aux attaques armées (97%), aux déplacements préventifs par peur d’attaques (2%) et aux conflits intercommunautaires (1%). Parmi les départements les plus affectés il y a Mamdi et Fouli. Ces deux départements sont également plus affectés par les incidents de protection rapportés par le monitoring de protection du cluster. En effet, 1 446 incidents de protection ont été enregistrés dans la province du Lac avec un pic de 233 cas au mois de septembre 2021. Ces incidents sont liés à 87 % à des incursions de GANE. Selon les résultats des enquêtes réalisées par INTERSOS en 2021 dans 12 sites de Mamdi, Fouli et Kaya, plus de 55% des personnes interrogées ont attesté que les PDIs sont plus exposées aux violations de leurs droits y compris les VBG. Ceux-ci connaissent tout au long de leur fuite vers un lieu sûr des situations de violation de leurs droits humains, les séparations forcées des familles et la perte des biens et moyens de subsistance. Ces violations soulèvent des facteurs de vulnérabilités à différents niveaux : les femmes, les enfants et les jeunes PDIs disposent de moins de ressources et se retrouvent dans l'obligation de trouver des moyens de subsistance alternatifs et d’adopter des mécanismes négatifs d’adaptation à la crise tels que la pratique du sexe pour la survie observée dans les sites, notamment à Ngorerom. Il convient de noter que certains hommes sont ciblés par des groupes armés et sont obligés de vivre en clandestinité, se cacher et de rester séparés de leurs familles alors que les enfants et les jeunes sont exposés au risque accru d’enrôlement dans les groupes armés.
Les données issues de la mise en œuvre des activités en cours, ainsi que les résultats des enquêtes et des audits de sécurité, réalisées en 2021 avec les femmes, les enfants, les hommes et les garçons y compris les personnes en situation de handicap montrent la problématique de séparation familiale et des VBG : de juillet à décembre 2021, plus de 223 cas de VBG et 109 ENA/ES ont été rapportés par le projet protection ECHO. Ces cas de VBG ont été commis principalement sur les femmes et les filles par des membres connues de la communauté, des inconnues et des éléments des GANE. Les facteurs de risque majeurs associés à ces cas sont: le déplacement vers les champs pour les activités agricoles ou la collecte du bois de chauffage, l’absence d’éclairage sur les sites, le déplacement vers les latrines communautaires et les points d’eaux pendant la nuit, l’éloignement des points d’eau potable, le déplacement la nuit vers la brousse pour la défécation (sur plusieurs sites il n’y a pas de latrine), la promiscuité dans les ménages, la présence des éléments armés sur les sites et autour des sites (cas de Ftourkoum), l’absence de porte sur les abris principalement ceux ayant des femmes ou des personnes âgées comme chef de ménage. De plus, les pesanteurs socioculturelles dans la zone limitent la dénonciation des cas et favorisent plusieurs cas de VBG faites par le partenaire intime ainsi que le mariage précoce auquel sont exposées principalement les adolescentes. Les différentes violences et exactions subies par les femmes, les hommes, les garçons et les filles dans leur village d’origine et pendant la fuite ainsi que les séparations familiales et les VBG ont provoqué d’importants problèmes psychologiques chez les enfants et les femmes : l’activité de dessin thématique réalisée dans les EAE révèle à suffisance l’impact psychologique de la crise.
Selon le HNO 2021, environ 65% des femmes et filles dans la province du Lac ont un besoin d’assistance en protection principalement en matière de prévention et réponse à la VBG, protection de l’enfance et accès à la documentation civile. Les activités de gestion de cas, ainsi que les données des enquêtes baseline et des audits de sécurité montrent à suffisance les nombreux défis humanitaires multisectoriels y compris plusieurs cas de protection sans prise en charge appropriée principalement dans les sites non couverts par les acteurs de protection. Dans les sites du projet, en termes de prise en charge médicale des cas de viol, les services sont éloignés et disponible uniqument au niveau des hôpitaux de district. Les frais d’examen et de consultation pour accéder au kit post viol gratuit, constitue un obstacle pour les femmes et les filles vulnérables sans soutien familial. Aussi, la majorité du personnel de santé ne sont pas formés et ont des attitudes culturelles préjudiciables aux survivantes de VBG. Les activités de gestion de cas ont montré une faiblesse dans la réponse aux VBG. On note l’absence de programme de moyen de subsistance sur plusieurs sites, le recours à la médecine traditionnelle en cas de maladie ou VBG, la gestion à l'amiable des cas de VBG par les boulamas, l’insuffisance des kits de dignité. Les femmes et les filles sont exposées au viol lors de leur déplacement vers la brousse pour les activités de survie et les activités socio-économiques ne sont pas mises en œuvre pour mitiger ce risque. S’agissant de l’accès des femmes et des filles aux kits d’hygiène/dignité, les données des enquêtes ont montré que plus de 79% des femmes et filles vulnérables n’en avaient pas accès. L’accès à la documentation civile reste un défi aussi bien pour les enfants que les adultes : moins de 5% des enfants fréquentant les EAE ont un acte de naissance et moins de 44% des adultes ayant participé aux enquêtes baseline ont attesté avoir un document civil. S’agissant de la protection de l’enfance, les résultats de l’enquête baseline ont révélé les risques suivants : non scolarisation (30%), négligence (53%), enrôlement dans les groups armés (10%), déperdition scolaire, tâches lourdes pour leur développement (13%). Quant à l'éducation, le taux de scolarisation sur les sites ciblés reste préoccupant, seuls 17% des personnes couvertes par l’enquête ayant des enfants en âge scolaire ont déclaré que leurs enfants étaient scolarisés. Ce tableau de besoin est accru dans les sites où les acteurs de protection ne sont pas présents, surtout dans les villages situés sur les frontières avec le Nigeria, Cameroun et Niger. Les gaps de protection dans ces sites accompagnés par les recommandations et plaidoyers de la coordination du sous cluster protection lors des différentes réunions illustrent à suffisance les besoins accrus et la nécessité d’une intervention.
La mise en œuvre de la phase 1 du projet a révélé un grand défi en matière de redevabilité. Bien qu’il existe sur certains sites des boîtes à suggestion ou des numéros verts, il a été constaté que ces mécanismes ne sont pas financièrement et cognitivement accessibles aux femmes et familles les plus vulnérables qui ne disposent ni de téléphone ni ne savent lire et écrire. Aussi, les plaintes remontées par les femmes à travers les EAFF aux sujets des interventions humanitaires n’ont pas reçu de feedback.
Objectif général de la position
Le/la Chef(fe) de Projet est responsable de la coordination, implémentation et le suivi des activités dans les zones d’intervention citées ci-haut. Il/elle sera en charge de garantir la planification cohérente de la mise en œuvre des activités du projet, tout en respectant le planning opérationnel définit en lien avec la Coordination de la mission.
Principales responsabilités et tâches
Gestion du Projet :
- Élaborer une planification objective et ponctuelle des activités du projet, en collaboration avec le coordinateur programme et l’ensemble de son équipe.
- Garantir la Gestion opérationnelle, financière et programmatique en collaboration avec les membres de l’équipe.
- Assurer la coordination avec les partenaires et parties prenantes (acteurs humanitaires, autorités administratives), avec les représentants des bailleurs et autres acteurs présents sur le terrain.
- Assurer la coordination du Projet en collaboration avec les membres de l’équipe à travers le monitoring des activités communes.
- Assurer le respect du plan de travail et proposer les réajustements si nécessaire.
- Assurer le suivi et évaluation des activités à travers l’élaboration et actualisation des outils de monitorage) en collaboration avec la Coordination de la Mission.
- Formuler les rapports narratifs et financiers à soumettre au bailleur.
- Contribuer à la mise à jour mensuelle des informations à partager avec les clusters compétents.
- Assurer la soumission dans les délais du rapport mensuel d’activité interne à l’organisation y compris l’outil de suivi PAT.
- Assurer une ligne de communication adéquate (interne et externe) sous la supervision et avec la Coordination de la Mission.
- Rapporter de manière rapide et précise toute difficulté rencontrée dans la mise en place du projet à la Coordination de la Mission et contribuer à l’identification de solutions.
- Participer aux réunions de coordination sectorielle au niveau terrain.
- Contribuer à la gestion de la sécurité selon les approches établies et les outils utilisés dans la mission.
Gestion administrative du projet :
- Assurer une gestion appropriée des fonds du projet (mettre à jour la planification financière du projet sur base mensuelle ; chaque mois,
- Assurer le suivi des dépenses du projet en collaboration avec l’administration,
- Proposer des réajustements budgétaires à l’administration ;
- Assurer la liaison avec l’équipe logistique pour les achats du projet, afin de garantir une correcte application des procédures d’achat d’INTERSOS et du bailleur
Gestion des Ressources Humaines :
- Contribuer dans la sélection et recrutement du staff national du projet selon les besoins;
- Assurer l’évaluation effective et objective de performance du staff sous sa gestion chaque 3 mois et l’évaluation finale ;
- Superviser et gérer l’équipe de projet et assurer la formation continue en collaboration avec la Coordination de la Mission.
Capitalisation et gestion de connaissance :
- Assurer la capitalisation des expériences et des données obtenues dans le cadre du projet ;(Voir fiche d’activité et fiche Programme sur IMP);
- Identifier les besoins et proposer de nouveaux programmes potentiels ou activités à mettre en place sur le terrain ;
- Transmettre à la Coordination de la Mission toute documentation photo et vidéo des activités, ainsi que toute information significative sur la zone d’intervention et les activités du projet pour alimenter les besoins de visibilité, collecte des fonds et communication.
Profil requis
Education
- Diplôme universitaire supérieur en Économie, Science politique, Sciences sociales, Sciences humaines ou autre domaine pertinent.
- Un diplôme universitaire de premier niveau avec une combinaison pertinente de qualifications académiques et d'expérience peut être accepté au lieu du diplôme universitaire supérieur.
Expérience Professionnelle
- Minimum 4 ans d'expérience dans la gestion de projets dans le secteur humanitaire, surtout dans la gestion de projets Protection
- Bonne compétence professionnelle dans le domaine de la protection
- Connaissance du bailleur ECHO nécessaire
Exigences professionnelles
- Solide compréhension du contexte d'urgence humanitaire ;
- Capacité de travail dans un contexte sécuritaire volatile ;
- Capacité à travailler dans un délai serré, avec peu de supervision et sous pression ;
- Grande capacité de communication, écrite et orale, et à entretenir des relations avec une expérience dans la gestion des équipes de travail ;
- Aptitude à travailler en équipe et de manière autonome ;
- Connaissance des procédures et des lignes guides ECHO.
Langues
- Français courants (parlé, lu, écrit)
- Connaissance de l'anglais (souhaitable).
Exigences personnelles
- Esprit d'adaptation aux conditions de vie simples, à un climat chaud/très chaud et aux contraintes de sécurité ;
- Sens de l'organisation, de la gestion et de la planification ;
- Excellent sens relationnel, diplomatie et approche partenariale
- Flexibilité et capacité de travail dans un contexte difficile, sous pression et dans un milieu souvent inconfortable ;
- Capacité de communication et de travail en équipe et dans un contexte multiculturel ;
- Aptitude à travailler dans un environnement de sécurité très volatile et dans des conditions de vie basiques ;
- Respect des valeurs/mission INTERSOS.
How to apply
Les candidats intéressés sont invités à postuler en suivant le lien ci-dessous: https://www.intersos.org/posizioni-aperte/missioni/#intersosorg-vacancies/vacancy-details/6331bdb25cf92e00214638cd
Veuillez noter que notre processus de candidature est composé de 3 étapes très rapides: s’inscrire (incluant votre nom, mail, mot de passe, nationalité et adresse Skype), se connecter et postuler en joignant CV et lettre de motivation en version PDF. Avec cette plateforme les candidats pourront suivre l'historique de leurs candidatures avec INTERSOS.
Veuillez également mentionner le nom, le poste et les coordonnées d'au moins trois références, y compris le responsable hiérarchique lors de votre dernier emploi. Les membres de la famille sont à exclure.
Seuls les candidats sélectionnés pour le premier entretien seront contactés.